A travers un dialogue fusionnel entre le târ et la voix, le duo prend soin de préserver la simplicité et la sobriété propre à ce répertoire, tout en proposant une interprétation originale et personnelle – originalité qui se ressent par la sonorité, la technique instrumentale de Sogol Mirzaei, et la particularité du timbre et des techniques vocales d’Hossein Rad, que l’on entend rarement dans ce répertoire.
Les ressemblances entre les différentes traditions musicales que le répertoire persan englobe, laissent penser qu’elles se sont toutes abreuvées à la même source. C’est la fameuse histoire de L’éléphant et la maison obscure que l’on retrouve, notamment, dans le monde hindo-bouddhique comme chez Rûmî, le mystique persan. Dans ce récit, une même vérité donne lieu à une variété d’interprétations liées à l’expérience et à l’imagination de celles et ceux qui la perçoivent. Une même « image » se transforme selon la personne en qui elle se reflète.
Rokh signifie “visage” en persan.
Chakâm, du nom d’une ancienne forme poétique, a été formé en 2014 par Sogol Mirzaei pour célébrer initialement la tradition musicale persane. Aujourd’hui, cette formation mêle l’éclat du târ de Sogol Mirzaei (Iran) au qanun soyeux de Christine Zayed (Palestine) portés par la profonde viole de gambe de Marie-Suzanne de Loye (France). Ses trois musiciennes dévoilent un langage où les cordes dialoguent, s’affrontent et se retrouvent dans un souffle puissant ou au contraire apaisé, lorsque le chant s’élève. Bâties selon les codes du radif et du maqam où d’intenses passages rythmiques répondent aux vibrantes tirades mélodieuses, les performances de Chakâm donnent aujourd’hui à entendre d’authentiques compositions et improvisations personnelles et modernes. Chakâm, c’est enfin un univers à la croisée des parcours : nostalgie des terres quittées trop tôt, déracinement et idéalisation d’un ailleurs qui s’efface au fil du temps, mais aussi vitalité incessante de l’expérience, de la découverte et du renouveau. L’Ensemble Chakâm a remporté le prix du public et des étudiants d’ICART Sessions édition 2021 et a été tout récemment sélectionné pour faire partie des six finalistes du prix des Musiques d’ici pour lequel il concourra au MaMA Music en octobre 2023.
Le Projet Rokhs (visages en persan) a été créé en hiver 2021 sous la forme d’un duo, composé de Sogol Mirzaei au târ et d’Hossein Rad au chant et à la percussion. Il a pour objectif d’interpréter les pièces du répertoire de la “musique classique persane”, sans s’astreindre pour autant à une époque ou une région particulière du monde iranien.
Par ce projet, les musiciens de Rokhs cherchaient à comprendre et mettre en avant l’essence esthétique qui réunit ces différents répertoires afin de développer leur propre langage musical.
Pour le quatuor, deux jeunes musicien·n·e·s de renom ont rejoint le projet : Yasamin Shahhosseini au oud et Sina Danesh au kamancheh.
L’arrivée de ces deux musicien·n·e·s vient enrichir l’horizon sonore de l’ensemble ainsi que son imaginaire créatif.
La réunion de ces cinq musiciennes a donné naissance à un corpus de
chansons iraniennes ré-arrangées, expression de leurs trajectoires personnelles et
riches de diversité : musique traditionnelle iranienne, arabe, flamenco, jazz et baroque.
Le tar, le qanun, la voix, la viole de gambe et les persussions sont ici réunis pour
faire résonner la poésie persane du 19 ème siècle mais aussi des compositions personnelles
inédites.
C’est au sein du 360 Music Factory que ce projet a éclos. A l’image de ce lieu qui gravite au
cœur du métissage, l’album d’Atine affirme ainsi son goût des racines, du mélange, et de la
nouveauté.
Leur premier album est sortie en Novembre 2020 avec le Label Accords Croisés.